La Participation est-elle soluble dans la Démocratie ?
Les 3 journées organisées par le collectif Curieuses Démocraties du 18 au 20 septembre dernier sont arrivées à point nommé pour redonner du souffle à l’expérience de Démocratie Participative menée à Saillans depuis un an et demi.
Le soleil, les abris nomades, la Drôme gonflée par les orages, ont offert un cadre superbe à la rencontre d’une multitude de personnes intéressées par l’histoire, les concepts et la pratique démocratique.
Rencontre conviviale, chaleureuse, joyeuse, où les participants des 4 coins de la France se sont étonnés du petit nombre de Saillansons présents à cette manifestation…
Derrière l’étonnement pointait une critique amusée et c’est dans un premier temps sur la défensive que j’ai évoqué les multiples activités proposées par ailleurs au cours de ce week-end. Mais au fond, la question était bien là, jetant une lumière crue sur une problématique qui revient régulièrement dans nos discussions : la nécessité d’élargir le cercle des citoyens partie prenante du processus…
Les apports, échanges, et réflexions vécues pendant ces journées ont par la suite radicalement modifié ma façon d’envisager cette problématique. Je considère aujourd’hui que si la participation de tous reste un idéal, l’important est de créer les conditions pour que chaque habitant de la Commune qui souhaite participer puisse le faire. Libre à lui ensuite de participer ou non ; pratiquer la Démocratie participative c’est aussi accepter que certaines personnes préfèrent, pour diverses raisons, ne pas être partie prenante du processus !
J’ai bien aimé l’anecdote du délégué syndical de LIP qui parlait de « souder les portes ouvertes »… Concrètement, qu’est-ce que cela impliquerait pour nous ? Je propose que l’on y réfléchisse et dans cet esprit j’avancerai deux idées :
La tenue régulière de réunions des Commissions thématiques est une porte d’entrée importante pour d’éventuels « nouveaux venus ». Nous sommes plusieurs à pointer la nécessité de les réunir à nouveau mais cela nécessite un travail préalable important : faire un bilan écrit du travail réalisé (et non réalisé) par les différents GAP de chaque Commission. Les élus, « le nez dans le guidon », n’ont pas le temps d’effectuer ce travail, et je pense que c’est la raison pour laquelle les Commissions ne sont pas convoquées à nouveau ; comment établir un ordre du jour sans faire le bilan de ce qui a été fait depuis la réunion constitutive ? Pour ma part, je veux bien travailler au bilan de la Commission Économie et Production locale si un ou deux autres participants sont prêts à m’y aider.
Accroître la fréquence des réunions publiques pourrait être également un moyen de « laisser la porte ouverte » dans la mesure où ceux qui ne sont pas « branchés Démocratie participative » peuvent néanmoins être friands de réunions publiques où ils peuvent s’exprimer sur un sujet donné. À mon arrivée à Saillans en 2013, j’avais été frappé par le nombre important de participants à une réunion d’information sur les travaux de la Grand Rue… Peut-être pourrait-on imaginer que la sortie de certaines Lettres d’information municipale soit accompagnée d’une réunion publique, animée à tour de rôle par 2 élus référents et 2 rapporteurs d’une Commission thématique, afin d’échanger sur des sujets abordés dans la Lettre d’info ?
Christian Larcher
3 octobre 2015
Comments are closed, but trackbacks and pingbacks are open.