Sur le parcours exigeant « des chemins du soleil », Saillans , petite capitale de V.T.T prend une place de choix.

Si la réputation de ce sport si proche de la nature a dépassé les limites du canton, il convient de remercier celui qui a donné tant d’énergie, de temps, de passion pour que vive et perdure ce merveilleux parcours via notre village.

Merci Michel, à toi, à tes amis fidèles d’avoir œuvré depuis tant d’années pour maintenir Saillans à la hauteur de l’événement.

2015 restera l’année de cette épreuve nocturne qui nous a procuré tant d’émotion et d’admiration pour ces croqueurs d’étoiles.

Il fallait des sportifs d’une grande expérience et pétris du sens de l’effort et de l’engagement pour habiter Chabrier si près du ciel par cette nuit de l’Ascension.

J’étais à ma fenêtre, attiré par la fête, les supporters enthousiastes, le rires, les bravos, quand Michel m’invita à regarder intensément la montagne aux chèvres ponctuée de lumignons mobiles. Des feux follets dévalaient des sentiers invisibles, comme autant d’étoiles qui trouaient la nuit. Un halo de brume laiteuse illuminait le sommet haut perché, puis les lumières dansaient heurtées, soudaines, perdues, retrouvées, dévalant la pente comme suspendues dans le vide noir.

On oubliait les hommes casqués, les vélos, les GPS, les balises, on était dans une poésie moderne et éternelle.

Plus les équipes se rapprochaient du boulevard de l’Écho, plus on revenait sur terre : des freins qui chantent en mode majeur, des roues qui s’annoncent en frottements réguliers et audacieux, un pneu crevé qui gémit sur le goudron……

Soudain, les chevaliers casqués comme empanachés de lumière bondissaient au détour de la place Maurice FAURE et Michel prévenait : « Doucement, doucement les gars. »

Une voix s’éleva dans ce décor magique « merci Michel »

J’ai attendu le dernier concurrent pour m’autoriser le sommeil du juste.

Le lendemain matin, sous l’arche posée devant notre maison, passait le long serpent des maillots multicolores et des têtes casquées. Ce monstre sympathique inoffensif et multicéphale partait l’assaut des nouvelles aventure à travers cols et sentiers de nos montagnes bleues.

Magguy Ailliot, Saillansonne