21-05 soirée Palestine au Louis XI
La région désertique de Masafart Yata, dans le sud de la Cisjordanie, est très peu connue. Les médias n’en parlent quasiment jamais. Pourtant 1500 palestiniens y vivent dans huit villages harcelés quotidiennement par les forces d’occupation et les colons israéliens, en lisière de la LigneVerte.
Bande annonce : http://youtu.be/I_hQIMWStU0
Au cours de plusieurs séjours en Palestine, je m’y suis rendu à de nombreuses reprises, accompagnépar Mohammad Al Nawajah, directeur de l’école de Susiya, et Rateeb Al Jbour, responsable dumouvement de résistance populaire des Collines du Sud d’Hébron.
Ils évoquent les difficultés de la vie des familles qui s’accrochent à leur terre :
• Interdiction de construire des maisons, d’où la vie dans des grottes datant d’un autre âge.
• Ordres de démolition face à toute tentative d’amélioration de la vie quotidienne :
panneaux solaires, éoliennes, puits, irrigation, routes, écoles, habitations, bergeries…
• Empoisonnement des animaux et des puits, harcèlement par les colons israéliens des enfants palestiniens sur le chemin de l’école sous protection de volontaires internationaux ainsi que des bergers et leurs troupeaux dans leurs pâturages.
• Utilisation de la région comme zone de manœuvres militaires par l’armée israélienne qui y
“oublie” bombes et mines après son passage.
Après un périple sur une route particulièrement défoncée, nous sommes accueillis par cette famille vivant dans une grotte perchée au sommet d’une colline ; elle vient de recevoir un ordre de démolition de panneaux solaires installés depuis 3 ans qui lui permettent de vivre un peu plus décemment. Cette rencontre sera l’occasion d’évoquer les destructions qu’elle a subies en 1997, les procédures judiciaires interminables et coûteuses pour tenter de rester sur ses terres, sa vie quotidienne dans des abris de fortune ainsi que ses moyens de subsistance, les incursions nocturnes de l’armée israélienne…
Non loin de là, l’école fréquentée par les enfants quand les conditions climatiques rendent les pistes praticables. Un peu plus loin, un village de bédouins qui subira un mois plus tard la destruction de nombreuses maisons et installations; il est séparé de la colonie israélienne florissante par un simple grillage. La venue d’un colon arrogant à cheval tentant de chasser le troupeau d’un berger palestinien.
Mohammad nous explique enfin pourquoi le mur de la honte s’arrête à Susiya, situé à une dizaine de kilomètres d’ici; Susiya qui, cet été, vient de faire une fois de plus l’objet d’ordres de démolition, y compris l’école dont il est le directeur.
Fx Gilles, le 18 août 2015
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